Personne n’est née raciste, plutôt c’est notre société qui montre des tendances racistes. Personne n’est né anti-raciste, il s’agit d’un choix volontiers que l’on fait pour rendre une société plus ouverte, et qui attribue les mêmes droits et chances à tous ses membres.
Mon premier travail sur le sujet du racisme avait pris la forme d’une exposition à Dudelange et je me suis vite rendue compte qu’il s’agissait d’un thème très vaste. Malgré le fait que beaucoup ait déjà été adressé, les problèmes restent loin d’être résolus.
Each one teach one.
Chantal Maquet
D’autant plus que l’on se sent vite submergé par les nombreux différents aspects de cette matière étendue. Mais j’essaye de me focaliser sur l’essentiel du sujet ainsi que sur le public cible et la raison pour laquelle j’ai décidé de réaliser ce roman graphique. Et au final, chaque discussion sur la nécessité du sujet m’a renforcé dans mon travail. Ce qui me pousse avant tout, c’est mon envie de communiquer ce que j’ai appris et les livres sont un excellent moyen de transmission de ce savoir.
Pour moi, c’est toujours un grand moment d’observer les gens qui lisent mon travail et de voir comment cela les touche, même s’il ne s’agit que d’un premier croquis.
Quand je vois que mon livre parle aux gens sur un niveau émotionnel et quand ils me disent d’avoir appris quelque chose et que la lecture les a aidés à tisser des liens, cela me conforte dans mon travail.
Ce roman graphique donne une entrée en la matière à des classes scolaires, mais également à celles et ceux qui veulent explorer le sujet de façon individuelle et cela incite à la réflexion et à la discussion.
Au cours de l’écriture, j’ai parlé à de nombreux experts et j’ai intégré les informations qui sont ressorties de ces entretiens dans l’histoire. Actuellement le livre est en train d’être relu par des correcteurs.
« Each one teach one » – dans une société ouverte et tolérante, l’enseignement de l’antiracisme ne doit pas rester la seule responsabilité de celles et ceux qui en sont concerné.e.s. Chacun peut apprendre à reconnaitre et à signaler des abus. C’est une activité qui peut être très épuisante et c’est justement pour cette raison que nous devrions tous contribuer à ce travail.
Une fois le regard aiguisé, on reconnait de nombreux abus au quotidien. Ce travail est ma tentative d’entreprendre quelque chose pour remédier à cette situation.
À la fin du compte un livre est composé de pages isolées qui s’enchainent. De même, des transformations sociétales ne se font pas du jour au lendemain, mais plutôt à travers beaucoup d’étapes individuelles que l’on franchit l’une après l’autre.