Julie Marthe Hoffmann s’est toujours posé une multitude de questions. « Peut-être trop pour exercer en tant qu’architecte » lui aurait-on dit pendant ses études à Innsbruck. Parmi ces questions, elle en a retenu quatre et, avec un camarade d’études, elle a décidé de les adresser aux professeurs de son université, puis aux architectes invités, puis, peu à peu, à des architectes internationaux de renom : Qu’est-ce que l’architecture ? Que peut faire l’architecture ? Quelle est votre position dans le discours architectural ? Quelle est votre méthode de design ?
« Il m’arrivait de sortir assez découragée d’une interview, tant certains architectes peuvent parler pendant des heures pour ne rien dire. En même temps, d’autres allaient droit au but et leur interview était bouclée en cinq minutes. Ce qui me passionne, c’est le parallèle que l’on peut tirer entre la façon de parler d’un architecte et son architecture-même. Ces interviews sont finalement très représentatives de leur travail ».
« Ce qui me passionne, c’est le parallèle que l’on peut tirer entre la façon de parler d’un architecte et son architecture-même. »
Son intérêt pour la diversité de prises de position architecturale s’avère partagé : sa plate-forme en ligne est consultée plus de 500.000 fois. Julie Marthe Hoffmann réalise alors qu’elle a mis le doigt sur un vrai sujet.
De retour au pays, son diplôme d’architecte en poche, elle transpose son projet WIA (What is architecture?) en WAA (Wat ass Architektur?), une plate-forme en devenir qui s’attèlera à des problématiques spécifiques au territoire luxembourgeois. Ces questions tournent autour de la course à la rentabilité, de l’existence – ou pas – d’une « culture de la construction luxembourgeoise », de la frontière entre « affaire de goût et architecture »…
Pourtant, quand on lui demande quelle est sa propre définition de l’architecture, Julie Marthe Hoffmann rit et botte en touche : « C’est une question très difficile. Finalement, plus j’entends de définitions, moins j’arrive à formuler la mienne, et moins je me vois effectivement exercer en tant qu’architecte. Le coup de pouce financier de l’Œuvre m’a permis un changement de carrière. C’est dans la médiation à l’architecture, à travers un projet comme WAA, que j’espère trouver ma place : stimuler la communication entre acteurs du secteur, créer un débat public et contribuer à un rapport plus conscient des citoyens luxembourgeois à l’architecture me semble essentiel ».
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