À l’origine du succès des Transition Days, il y a la mission que le CELL (Centre for Ecological Learning Luxembourg) s’est donnée afin de penser, rechercher et informer sur les alternatives de vie post-carbone et de la culture dite régénérative. Il y a les désillusions ressenties suite à l’engouement autour du plan Rifkin et le besoin d’un débat stimulant qui rassemblerait les différents acteurs autour de solutions concrètes pour l’avenir. Il y a, enfin, une rencontre, celle entre Norry Schneider, pilier du CELL et coordinateur de la plateforme Transition Luxembourg, et Delphine Dethier, anthropologue de formation, alors responsable du CITIM (Centre d’Information Tiers Monde).
« Les réunions des Transition Days avaient lieu dans la bibliothèque où je travaillais à l’époque », raconte Delphine Dethier. « Les approches collaboratives telles que pratiquées au CELL représentent un nouveau mode de gouvernance qui me fascine, car prendre le risque de poser un cadre pour observer ce qui en émerge se rapproche justement d’une démarche anthropologique. »
« On ne parle pas de décroissance, mais de reconnexion aux valeurs essentielles. La transition amène cette vision positive d’un avenir plus simple et plus heureux. »
« Delphine débarquait dans nos réunions et mettait le doigt par ses questions sur des points qui nous faisaient avancer, comme l’importance de la mise en réseau ou la cohérence de l’événement », poursuit Norry Schneider.
L’événement qui résulte de cette collaboration collective a pris la forme d’un forum innovant sur la question de « comment bien se nourrir en respectant les limites planétaires et climatiques ? ». Sur deux jours, citoyens « consom’acteurs », agriculteurs, chercheurs, entrepreneurs, associations et médias ont réfléchi ensemble autour de débats interactifs, ateliers co-créatifs, découvertes de projets visionnaires, dégustations et projections.
« Nous avons peut-être sous-estimé l’émulation et les conséquences qu’un tel événement allait produire. Au départ, il nous importait simplement de donner une impulsion, mais aujourd’hui nous nous efforçons d’en assurer le suivi. Cette action nous a responsabilisés en tant qu’acteurs à part entière de la transition alimentaire. »