À l’origine du métier d’Isabelle Toussaint-Dartevelle et d’Olivier Mallach, il y a non seulement la passion pour la musique, mais aussi une écoute particulière, une oreille attentive au monde et à ses tourments.
C’est à l’occasion des dix ans de la GML-Gesellschaft fir Musiktherapie zu Lëtzebuerg, une association fondée en 2004 et qui compte aujourd’hui plus de 70 membres dont une vingtaine de musicothérapeutes, qu’ils se rencontrent pour la première fois.
En 2015, Cathy Schmartz, l’actuelle Présidente de la GML, a vent de l’appel à projets mateneen. L’association, convaincue du bienfait de la musicothérapie à l’intention des demandeurs de protection internationale, est soutenue par l’Œuvre dans sa démarche. Dans un premier temps, il s’agit de former les musicothérapeutes aux besoins spécifiques de ces nouveaux arrivants, dont certains sont très jeunes.
« Activer ses ressources personnelles et développer une forme de résilience… »
« L’adolescence est déjà une période compliquée en soi ; quand, en plus, elle est marquée d’un départ pour l’inconnu, elle est d’autant plus difficile à vivre », nous explique Olivier Mallach. Il évoque ce jeune homme qui, à travers ses séances et la guitare, a su trouver un espace d’expression de ses émotions et, bien qu’il vive actuellement dans un autre foyer, continue de venir régulièrement le voir au Foyer Don Bosco.
Ici, à raison d’une séance de groupe et de plusieurs séances individuelles par semaine, le projet de musicothérapie est complètement intégré au Service Migrants et Réfugiés de la Croix-Rouge afin de réagir et travailler au plus juste pour chaque profil.
« Il y a tout un chemin à parcourir pour redevenir quelqu’un, c’est-à-dire se reconstruire une identité propre et s’adapter à son nouveau cadre de vie », explique Isabelle Toussaint-Dartevelle. « La musicothérapie, médium non verbal, tisse des liens au-delà des barrières linguistiques et culturelles et permet de travailler sur l’estime de soi et sur leur place dans le groupe, elle les encourage à s’ouvrir aux autres et à faire ainsi un premier pas vers une intégration sociale. »