En mai 2021, dans le cadre d’une initiative précédente, nous avions organisé une semaine de conversations en français. À ce moment-là nous avons également promu l’entrée en contact entre jeunes étudiant·e·s et de réfugié·e·s, mais ceci principalement par le biais d’activités ludiques et récréatives. Au vu de l’importante participation à la semaine, nous nous sommes rendu compte qu’il s’agissait de la bonne direction à prendre pour répondre aux besoins des jeunes.
Maintenant, grâce au projet « Jouer la Connexion en Tandems », un groupe de jeunes âgés de 13 à 26 ans se réunit une fois par semaine pour étudier ensemble et pratiquer des activités sportives ou récréatives. Ils étudient vraiment en « tandems » ou en petits groupes et les étudiant·e·s aident les réfugié·e·s à apprendre les langues et à rattraper le temps perdu à l’école en raison de leur long voyage.
Le groupe est composé de jeunes de nationalités et de milieux socioculturels différents, la moitié d’entre eux étant des jeunes demandeurs d’asile (majoritairement des mineurs non-accompagné·e·s) et l’autre moitié des élèves d’écoles secondaires luxembourgeoises et internationales.
Le projet a officiellement pris fin, mais les activités se poursuivent dans le cadre du nouveau projet « Chrysalis » de plus grande envergure qui implique également des réfugié·e·s adultes et de nombreux nouveaux bénévoles.
Au départ, nous avions prévu de créer des tandems stables entre un·e étudiant·e et un·e réfugié·e, pour qu’ils forment un couple stable qui pourrait toujours étudier ensemble. Mais nous nous sommes rendu compte qu’un·e étudiant·e n’était pas toujours en mesure de répondre à tous les besoins d’un·e jeune réfugié·e, comme la nécessité d’étudier le français ainsi que le luxembourgeois. De plus, la participation des différentes personnes n’était pas toujours constante.
Au courant du projet, nous nous sommes donc adaptés aux besoins des jeunes et sommes devenus beaucoup plus flexibles, une exigence que nous avons également demandée de leur part. En effet, les élèves ont fait preuve d’une grande capacité d’adaptation et de créativité et les réfugié·e·s ont démontré un grand engagement et un grand désir d’apprendre et de s’améliorer.
Il faut toujours laisser la « porte ouverte » pour accueillir tout le monde et donner à chacun·e la réponse la plus adaptée à ses besoins.
Simona Palladino, gestionnaire du projet chez Coopération Nord-Sud
Il n’y avait donc pas de tandems fixes, mais cela n’a pas empêché que quelques tandems plus stables se soient créés et qu’une grande amitié soit née ! En effet, un groupe de jeunes se réunit tous les samedis après-midi, heureux d’être ensemble.
Bien sûr, il y a toujours un certain va-et-vient parmi nos bénéficiaires. Chaque semaine, de nouveaux jeunes arrivent et souhaitent participer à un tandem. Les plus âgé·e·s quittent le groupe pour partir à l’université ou parce qu’ils ont trouvé un emploi, mais souvent ils reviennent plus tard pour nous raconter de leurs expériences professionnelles ou de la nouvelle maison dans laquelle ils ont emménagé.
Au cours des derniers mois du projet, il n’était même plus nécessaire « d’aller chercher les jeunes ». Les jeunes participant·e·s ont parlé à leurs ami·e·s, qui ont décidé de venir essayer les tandems, puis ils sont restés…
Avec les jeunes, il faut faire preuve de patience et d’amour. Il faut toujours les accueillir et les écouter. Il faut leur consacrer du temps et de l’attention. En même temps, nous devons redevenir des idéalistes et rêver avec eux.
Coopération Nord-Sud se bat pour la défense des droits humains, en Afrique subsaharienne comme au Luxembourg. La défense du droit d’asile et de la dignité des personnes arrivant en Europe après un voyage long et dangereux est une priorité pour nous.
Ainsi, nous souhaitons favoriser l’intégration des réfugié·e·s par l’apprentissage de la langue, le placement professionnel et la création de réseaux sociaux pour les aider à devenir des citoyen·ne·s à part entière.