C’est en février 2014, lors de l’Eurocross à Diekirch, que la vie de Yannick Lieners bascule. Ce jour-là, l’athlète, qui a participé dix fois aux Championnats d’Europe et quatre fois aux Championnats du monde de triathlon et duathlon, est pris d’un profond malaise et ne parvient pas à finir sa course.
« J’ai attribué cette défaillance à un manque de fer ou de vitamine D. À la vue de mes résultats d’analyse, le docteur m’a simplement annoncé que quelque chose clochait. Puis l’hôpital m’a convoqué en urgence pour faire une contre-analyse. Je me souviens de ces longues minutes passées à attendre à l’étage du service d’oncologie. Je ne comprenais pas ce qui m’arrivait … »
La nouvelle tombe comme un couperet : Yannick Lieners est atteint d’une leucémie myéloïde chronique. À son objectif de devenir champion de cross se substitue la vision d’un combat plus ample, plus âpre, plus long. Puis, au fur et à mesure que s’installe la réalité de son traitement de chimiothérapie par pilules, naît en lui la décision de mener ce combat non seulement pour lui, mais aussi pour les autres.
« C’est surtout la désinformation qui crée des réticences. Une fois renseignés sur les modalités réelles, la plupart des gens se rallient à notre cause. »
La mission de son association s’articule autour de la promotion et de l’information auprès des citoyens des quatre actions suivantes : faire un don de moelle osseuse, posséder sa carte de donneur d’organes, faire un don de sang traditionnel, faire un don financier.
« Toute ma famille s’est mobilisée. Ma mère gère le travail administratif, mon père rédige les remerciements, je m’occupe des relations publiques, ma sœur, mes amis et de nombreux bénévoles nous soutiennent. Aujourd’hui, même si nous touchons à nos limites, nous sommes déterminés à continuer. »
Soutenue par l’Œuvre, la campagne de sensibilisation du Plooschter Projet se décline en un spot cinéma, TV et en ligne, ainsi qu’une affiche, des flyers, des visuels accolés sur les bus, etc.
Aujourd’hui, le courageux combat de Yannick Lieners porte ses fruits : en 2013, 186 personnes étaient enregistrées pour faire un don de moelle osseuse. En 2014, elles étaient 1031. En 2018, on en compte presque le triple.