Le 21 septembre 2020, l’Œuvre a lancé en pleine période de pandémie Covid-19 un concours ouvert à destination d’artistes actifs dans le domaine des arts visuels. Avec cet appel, l’Œuvre souhaitait soutenir les acteurs du monde de l’art gravement touchés par cette crise et contrecarrer la mise à l’arrêt pendant plusieurs mois de la vie culturelle.
A cette fin, une enveloppe globale dédiée de 100.000 € a été mise à disposition par l’Œuvre.
La thématique du concours se voulait large : les artistes étaient invités à proposer une réflexion sur la période historique de la pandémie, plus précisément sur l’époque post-confinement et les (nouveaux) défis auxquels nous avons dû et devons d’ailleurs toujours tous faire face.
Le concours s’est déroulé en plusieurs phases. Dans une première étape, un jury composé de représentants de l’Œuvre et d’experts indépendants, nationaux et internationaux, a présélectionné 5 parmi 15 artistes qui ont soumis un dossier. Dans une deuxième phase ces artistes ont été invités à développer d’une part le concept d’un projet concret et d’établir d’autre part un budget et les détails techniques de la réalisation du projet.
Un artiste s’étant retiré, 4 artistes ont soumis un projet qu’ils ont présenté au jury ad hoc le 29 mars 2021.
Composition du jury :
Les critères selon lesquels le jury a fait son choix portaient sur la qualité artistique, la relation à la thématique, la faisabilité, ainsi que la motivation artistique par rapport à la thématique et finalement le budget.
Après délibération le jury a retenu les trois projets suivants pour un total de 105.146,98 € :
La série de photographies réfléchie et précise intitulée « Faire territoire » de Carole Melchior a été réalisée pendant l’année 2020. Sa démarche photographique expérimentale et conceptuelle a donné naissance à trois photographies qui font le lien entre la biologie, la société et le corps et portent un regard fin et poétique sur cette période si inhabituelle.
Paul Kirps propose l’œuvre « two thousand and twenty » : un caisson lumineux (ou tableau d’affichage rétro éclairé), qui fait référence aux colonnes d’affichage publicitaires urbaines. Depuis le début de la pandémie, ce caisson est réduit à sa stricte forme d’hôte sans réelle raison d’être. En laissant intentionnellement apparaître les détails techniques de l’intérieur de l’objet, l’artiste met en avant l’idée du vide, d’un temps figé et fragmenté. Les visuels imprimés sur la plaque de verre acrylique comportent des éléments de statistiques graphique, qui se basent notamment sur l’étude COVID-Kids réalisée par l’Université du Luxembourg avec le soutien de l’Œuvre.
La sculpture-fontaine en polyester de Claudine Arendt qui s’intitule « Ahead of Time, The Times Ahead » consiste en des nez surdimensionnés qui projettent de l’eau comme des courts éternuements d’un nez l’autre à l’aide d’un détecteur de mouvement. L’œuvre réinscrit le corps dans l’espace public et de ce fait provoque une prise de consciences d’objets dont on ne se rendait pas compte auparavant. Ainsi, elle rend hommage aux courageux travailleurs de la santé mais se veut aussi déclencheur de rires thérapeutiques.
Tandis ce que la sculpture interactive haute en couleurs de Claudine Arendt figure au milieu de la terrasse du bâtiment « La Philanthropie » de l’Œuvre, l’installation de Paul Kirps se trouve dans la salle de réunion « Zubito ». Les trois photographies de Carole Melchior sont finalement exposées dans la cafétéria, respectivement dans le couloir au 1er étage du bâtiment.