Le jour où Pierre Moos a poussé la porte de la boulangerie d’Arthur Zeimet marque le début d’une belle rencontre et d’une longue aventure, celle du Cent Buttek. À l’origine, les deux hommes partent en croisade contre le gaspillage dans la société de consommation luxembourgeoise. Chemin faisant, ils s’inspirent des modèles allemand de Die Tafel et français des Restos du coeur, dans l’idée d’aboutir à un impact non seulement environnemental, mais aussi social.
C’est ainsi qu’à partir de 2008, les deux hommes écument les supermarchés à la recherche de partenariats et qu’en 2009, ouvre le premier Cent Buttek, à Bettembourg. « Au départ, nous étions une poignée de volontaires. Aujourd’hui, entre les chauffeurs, dont certains font plus de 30 kilomètres pour venir nous aider, les personnes qui opèrent le tri et la distribution, sans parler de la logistique, nous comptons quelque 230 membres actifs bénévoles », explique Arthur Zeimet.
« Aider ces familles, souvent monoparentales avec plusieurs enfants, à surmonter l’angoisse des fins de mois difficiles constitue notre plus grande satisfaction. »
Cette forte mobilisation fait écho au succès retentissant du projet. Aujourd’hui au nombre de trois, les magasins Cent Buttek (Bettembourg, Lamadeleine et Luxembourg-Beggen) font ainsi tourner cinq camionnettes frigorifiques. « Les marchandises ne doivent pas être périmées, nous sommes soumis à de stricts contrôles au niveau de la sécurité alimentaire, d’où une logistique compliquée étant donné qu’une fois récupérées auprès des grandes surfaces, ces marchandises doivent être redistribuées endéans les deux ou trois jours », souligne Arthur Besch, ancien expert du contrôle d’hygiène de la chaîne alimentaire dont les compétences ont pu être mises à profit par l’association.
Pour la modique somme de deux euros et en collaboration avec les offices sociaux, le principe est donc de proposer une offre de produits à des familles dans le besoin. « La plupart de nos usagers viennent sur une période de plusieurs années, le temps de sortir de l’impasse financière », poursuit Arthur Zeimet.
En 2019, l’association, qui fêtera ses dix ans, lance un appel à tous les intéressés afin d’assurer le relais de bénévoles pour les années à venir.