Au début des années 50, une commission, réunissant la Ville d’Esch-sur-Alzette, des syndicats et des représentants des mouvements de résistance, est créée. Son appel d’offres aboutit à un ensemble architectural reliant le Musée de la Résistance et son Monument aux Morts à l’Administration du Travail et au Palais de Justice. « C’est un concept symbolique fort car il réunit la résistance, le travail et la justice. Le Monument aux Morts est d’ailleurs non seulement dédié aux victimes de la guerre mais aussi aux victimes du travail car il y avait beaucoup d’accidents dans les mines à l’époque », relate Frank Schroeder, directeur du Musée.
Le 22 juillet 1956, le Musée est inauguré en présence du Grand-Duc héritier Jean. « La première exposition est constituée d’objets du quotidien, de lettres et documents de survivants des camps de concentration. L’approche n’est pas vraiment historique mais elle est sincère », poursuit Frank Schroeder.
« Aujourd’hui, notre défi principal, c’est le contenu.
Frank Schroeder, Directeur du Musée national de la Résistance
Jusque dans les années 80, c’est la LPPD (Ligue des Prisonniers politiques déportés) qui gère le Musée. En 1984, Robert Krieps, alors Ministre de la Culture, initie un renouvellement de la collection. Le Musée est nommé « Musée national » et sa nouvelle exposition permanente est présentée en 1987. Depuis, malgré un court regain d’activité dans les années 90, le Musée tombe peu à peu en désuétude faute de moyens…
Heureusement, une page importante s’est tournée depuis 2017 pour le Musée national de la Résistance avec la décision de procéder à de très importantes rénovations qui sont toujours en cours. « Aujourd’hui, notre défi principal, c’est le contenu. Le lien personnel à l’Histoire est important. Justement, les pièces que nous avons ici n’ont pas une grande valeur historique en tant que telles, nous ne possédons pas le journal intime du Führer mais nous avons des fragments, des petits papiers qu’un grand-père ou arrière-grand-père nous ont laissés. Ces destins de personnes, anonymes ou connues, d’ici ou d’ailleurs, seront mis en relation avec la notion des droits humains. Nous voulons proposer une universalité immédiate. »
Pour Frank Schroeder, un bon musée se doit d’être le trait d’union entre, d’un côté, la science et, de l’autre côté, le public.