Améliorer les connaissances et les représentations à l’égard des troubles mentaux constitue l’un des meilleurs moyens de lutter contre la stigmatisation. Le défi que nous nous sommes fixés était d’atteindre et de sensibiliser un public qui normalement n’assiste pas aux conférences sur la santé mentale ou ne visite pas les stands d’information. Il fallait donc que ce soit quelque chose qui sorte de l’ordinaire, qui capte l’attention.
C’est pourquoi nous avons créé une performance artistique se déroulant dans des lieux publics. Ce spectacle de rue s’est joué dans et autour d’une boîte noire en combinant fragments musicaux, sonores ou visuels, danse et théâtre.
Les représentations ont eu lieu en octobre 2019, d’abord dans la zone piétonne de la capitale le week-end, puis pendant l’heure de midi devant un centre commercial au Kirchberg.
Cette performance interactive et interdisciplinaire nous a permis d’atteindre un public très diversifié, constitué de femmes et d’hommes de tous âges et de toutes origines sociales. Nous avons été surpris par les réactions. En particulier, les personnes atteintes de troubles anxieux étaient parfois extrêmement émues et ont réagi avec beaucoup d’approbation.
Plus de 2000 dépliants sur les troubles anxieux ont été distribués pendant les 14 représentations. Le nombre de visiteurs de notre site web a plus que doublé pendant cette période. Les représentations ont été suivies par des échanges avec des professionnels et la distribution de dépliants de la campagne de sensibilisation L’anxiété : parlons-en.
Aujourd’hui, nous sommes convaincues que notre projet est un parfait exemple de collaboration interdisciplinaire pouvant servir de précurseur pour d’autres projets de sensibilisation.
Pour l’année 2020, nous avions reçu trois demandes supplémentaires pour présenter la performance hors de la ville de Luxembourg. Or, en raison de la pandémie, ces événements ont été annulés. Nous espérons donc que les festivals, fêtes et événements culturels auxquels nous aurions dû participer cette année auront lieu l’année prochaine. Ainsi, il nous faudra retrouver des financements et compter sur la disponibilité de nos artistes, ce qui, au vu des reports de nombreux projets culturels, n’est pas évident.
De nombreuses personnes atteintes d’une maladie mentale souffrent de stigmatisations et de discriminations pouvant y être associées. Il est donc important de continuer à sensibiliser le grand public jusqu’à ce que les connaissances sur les symptômes et les traitements des troubles mentaux soient suffisamment partagées et que les attitudes envers la maladie mentale évoluent enfin.