David Foka © Martine Pinnel

Maison d’Afrique - Vivre Livre

Vivre Livre est une rencontre littéraire entre huit auteurs issus de l’immigration – 4 décembre 2017 à la Bibliothèque nationale de Luxembourg

« Quand j’ai donné ce titre au projet, on m’a dit « Vous vous êtes trompé, c’est : Vivre Libre ! » et j’ai répondu « Non, c’est Vivre Livre pour vivre libre ! ». David Foka, fondateur de la Maison d’Afrique, croit à l’intégration par l’exemple. Sous son impulsion, huit auteurs, d’origine africaine pour la plupart, se sont donné rendez-vous à la Bibliothèque nationale pour parler publiquement de l’écriture comme moyen de cohésion sociale.

Par-delà l’échange, il s’agit de « valoriser des auteurs issus de l’immigration en tant qu’apport culturel à notre société ». Cette rencontre littéraire est à l’image des cours informels de culture africaine que la Maison d’Afrique organise les dimanches pour jeunes « afrodescendants ».

« C’est un défi personnel, celui de marcher à travers le quartier de la Gare la tête haute. »

« Nés au Luxembourg sans connaître leur culture d’origine, ces enfants sont déboussolés quand on leur dit à l’école qu’ils ne sont pas Luxembourgeois ». On leur propose des activités, des dessins animés pour leur permettre de connaître Kirikou et pas seulement la Reine des neiges. « Ce n’est pas du communautarisme, c’est apprendre quelque chose de soi pour aller vers l’autre, ce que Léopold Sédar Senghor appelait le rendez-vous du donner et du recevoir ».

Dans ce lieu de rendez-vous qu’est devenue la Maison d’Afrique depuis 2010, outre les rencontres culturelles, on offre divers services, à l’exemple des cours de langues. On traduit, on conseille, on encourage aussi l’esprit d’entrepreneuriat, incarné par la « fierté locale », la styliste sénégalaise Awa Kermel et sa boutique de prêt-à-porter africain sise rue de Reims, à la Gare.

« C’est un défi personnel, celui de marcher à travers le quartier de la Gare la tête haute » confie David Foka. « Je n’aimerais pas être interpellé parce qu’on pense que je suis sans-papiers ou dealer. Quand je vais sur le terrain, je dis « Tu sais qu’on a une Maison d’Afrique ? ».

Souvent la personne a juste besoin d’être écoutée. Sans me demander comment j’ai fait pour arriver en Europe, elle sait que nous avons traversé les mêmes difficultés. C’est ce qui fait notre force ».

www.maisondafrique.lu

Ce projet a été soutenu dans le cadre de l’initiative :
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