Si l’on sait que le taux de tentatives de suicide est plus élevé chez les jeunes LGBTIQ* que chez les jeunes hétérosexuels depuis le rapport Suicidality among lesbian, gay, bisexual and trans-gender youth d’ILGA-Europe transmis en 2007 au Conseil de l’Europe, l’on imagine que la montée en puissance des réseaux sociaux et les effets secondaires de ces derniers, tels que les propos haineux et le cyberbullying (harcèlement virtuel), n’ont pas contribué à améliorer la situation.
« Bien que l’on soit en 2018, des élèves, des enseignants et des salariés viennent nous voir car ils ne savent pas comment aborder leur coming-out ou gérer une situation d’homophobie dans leur classe ou leur environnement professionnel. » Au CIGALE (Centre d’Information GAy et LEsbien), créé par l’association Rosa Lëtzebuerg en 2002, Enrica Pianaro, sociologue, et Roby Antony, éducateur gradué, accueillent et informent ces personnes en difficulté. De ce travail d’écoute est née l’idée des Coming Out Stories.
Coming Out Stories est une pièce de théâtre inclusive et participative qui fait exister la parole de personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, trans’ et queer vivant au Luxembourg.
« On oublie souvent que, par-delà l’orientation sexuelle, nous avons tous des choses en commun. »
« Nous avons lancé un premier appel à témoignage en 2016. Treize récits nous sont parvenus. La personne la plus jeune avait 24 ans, la plus âgée en avait 59. À part quelques adaptations de syntaxe, nous avons gardé leurs histoires telles quelles, par respect pour leur parole ».
Autour du projet, une équipe artistique bénévole, composée d’une metteuse en scène et de trois acteurs, se met en place. La communauté de Rosa Lëtzebuerg encadre le projet, de la conception aux représentations publiques et scolaires, en octobre 2017. Et le public répond présent. « On nous a même demandé où l’on pouvait relire ces histoires et si elles existaient en version traduite, d’où l’idée d’une publication à paraître en fin d’année ».
À propos de l’impact espéré du projet, Enrica Pianaro répond : « On oublie souvent que, par-delà l’orientation sexuelle, nous avons tous des choses en commun. Un de nos objectifs à long terme est tout simplement que la thématique LGBTIQ soit devenue banale ».
* sigle anglophone de « lesbian, gay, bisexual, transgendered, intersexual or queer »